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Alors que doit s’ouvrir, le 22 juin, le sommet de Paris pour un nouveau pacte financier mondial, le chef de l’Etat colombien estime, dans une tribune au « Monde », que les pays à fortes émissions de carbone ont la responsabilité de financer la transition énergétique.

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Le changement climatique est une menace réelle et urgente qui met en péril la survie de notre espèce et la vie telle que nous la connaissons. Malgré l’évidence, notre civilisation n’a pas atteint les objectifs qu’elle s’était fixés pour limiter la hausse des températures. Les pays à hauts revenus et les grandes entreprises y sont pour beaucoup. Lire aussi la tribune : Article réservé à nos abonnés « Le Sud n’est pas seulement une victime du réchauffement climatique, il est aussi un acteur majeur de l’adaptation » Ajouter à vos sélections Ajouter à vos sélections Pour ajouter l’article à vos sélections
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Les engagements pris par les Etats dans le cadre d’accords internationaux sont systématiquement enfreints. Selon l’Organisation météorologique mondiale, il y a désormais 66 % de probabilité que nous dépassions le seuil de 1,5 °C défini par l’accord de Paris en 2015 au cours d’au moins une des cinq prochaines années. Il n’y a pas non plus beaucoup de progrès dans le secteur privé. Chaque jour, je lis dans la presse que les grandes entreprises mettent de côté leurs objectifs de durabilité afin de maintenir leurs gains en capital.

On discute actuellement à Paris, grâce notamment à l’initiative de la première ministre de la Barbade, Mia Mottley, de mécanismes qui pourraient ralentir le changement climatique et inverser la tendance. Je salue cette initiative et souhaite exprimer mon point de vue sur la manière dont nous pouvons progresser vers une transition énergétique juste.

Comme je l’ai déclaré à plusieurs reprises devant les dirigeants mondiaux, les pays à fortes émissions de carbone, qui sont aussi ceux qui disposent des ressources économiques les plus importantes et qui abritent les institutions financières mondiales, ont la responsabilité de « mettre la main à la poche » pour financer la transition énergétique.

Priorité à l’urgence plutôt qu’au nécessaire

La question est de savoir comment réaliser ce financement. S’il existe de nombreux mécanismes, certains peuvent être appliqués rapidement. L’un d’entre eux a été proposé dans le cadre de l’Union des nations sud-américaines : l’échange de la dette extérieure contre des actions en faveur du climat. https://1fa73f2315e25fea0cad50ea0b11e52f.safeframe.googlesyndication.com/safeframe/1-0-40/html/container.html

Il s’agit selon moi d’un mécanisme idéal pour faire progresser une transition énergétique juste, sa mise en œuvre étant à la fois faisable et équitable. Les pays à faibles revenus ayant des aspirations environnementales élevées pourraient ainsi affecter les ressources qu’ils utiliseraient pour payer leur dette extérieure à des actions au bénéfice de la planète. Lire aussi la tribune : Article réservé à nos abonnés « Opposer réduction des émissions et adaptation au changement climatique a aussi peu de sens que d’opposer prévention et soins en matière de santé » Ajouter à vos sélections Ajouter à vos sélections Pour ajouter l’article à vos sélections
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Les institutions financières mondiales contraignent actuellement les pays en développement (et ceux qui, comme la Colombie, ont une grande richesse environnementale à protéger) à subordonner leurs besoins vitaux en matière de transition énergétique au paiement de leur dette extérieure. En Amérique latine, dans les Caraïbes, en Afrique et dans d’autres régions du monde, cela nous conduit, comme nous le disons en Colombie, à donner la priorité à l’urgence plutôt qu’au nécessaire.

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